
Le Tour de France 2025 s’élance ce samedi 5 juillet de Lille avec une particularité remarquable : pour la première fois depuis 2020, l’intégralité du parcours se déroulera en France. Alors que les 184 coureurs s’apprêtent à en découdre sur 3 338,8 kilomètres, un nom attire particulièrement l’attention : celui de Kévin Vauquelin. Le Normand d’Arkéa-B&B Hotels, vainqueur d’étape l’an dernier à Bologne, arrive à Lille en pleine confiance après un excellent Tour de Suisse et un double podium aux championnats de France. Sur un parcours qui promet d’être exigeant avec ses 21 étapes dont 6 en montagne, le coureur de 23 ans espère lever à nouveau les bras, conscient que son statut a peut-être évolué depuis son premier succès sur la Grande Boucle.
Kévin Vauquelin : l’ambition intacte malgré un statut qui évolue
Fort de sa victoire dès la deuxième étape l’an dernier à Bologne, Kévin Vauquelin aborde ce Tour de France 2025 avec une approche claire et déterminée. « On ne peut pas courir sur tous les tableaux, sinon on va juste se perdre », confie le Normand qui a fait le choix de se concentrer exclusivement sur la chasse aux victoires d’étapes plutôt que sur le classement général. Cette stratégie, qui avait porté ses fruits en 2024, témoigne d’une maturité tactique remarquable chez ce coureur qui n’a que 23 ans.
L’état de forme actuel du coureur d’Arkéa-B&B Hotels laisse présager de belles promesses. Sa deuxième place au Tour de Suisse et ses médailles aux championnats de France (2e du contre-la-montre et 3e de la course en ligne) démontrent une progression constante et une polyvalence qui pourrait s’avérer précieuse sur ce parcours varié. « Je suis juste en train de kiffer ce qui se passe », avoue-t-il avec spontanéité, conscient de vivre une période faste de sa carrière.
Néanmoins, Vauquelin n’ignore pas que son statut a évolué depuis sa première victoire sur le Tour. « On verra vraiment si mon statut a changé dans les échappées », s’interroge-t-il, lucide sur le fait qu’il pourrait désormais être plus surveillé par ses adversaires. Cette nouvelle donne représente un défi supplémentaire pour un coureur qui devra faire preuve d’intelligence tactique pour déjouer les pronostics.
Un parcours 100% français aux multiples visages
Le parcours du Tour de France 2025 se distingue par sa diversité géographique et ses défis variés. Avec 21 étapes réparties entre 7 de plaine, 6 accidentées, 6 en montagne (dont 5 arrivées au sommet) et 2 contre-la-montre, cette édition promet d’être particulièrement équilibrée. Cette variété offre de multiples opportunités pour différents profils de coureurs, des sprinteurs aux grimpeurs en passant par les puncheurs et les rouleurs.
Le départ de Lille inaugure une première semaine qui traversera le nord de la France, avec des étapes potentiellement piégeuses. La Normandie sera mise à l’honneur dès la première semaine, notamment avec l’étape Amiens-Rouen qui empruntera les terres de Jacques Anquetil. Cette étape, présentée comme accidentée, devrait favoriser les puncheurs avec ses 5 difficultés répertoriées dans les 50 derniers kilomètres, incluant la légendaire côte de Bonsecours où Jean Robic s’envola vers le maillot jaune en 1947.
La suite du parcours réserve des surprises avec un passage par la Bretagne et la côte de Mûr-de-Bretagne, désormais devenue un classique de la Grande Boucle. Les organisateurs ont également prévu une étape autour de Toulouse avant d’attaquer le vif du sujet avec les Pyrénées, le Mont Ventoux et les Alpes.
L’innovation majeure de cette édition réside dans l’étape finale à Paris, qui ne se contentera plus d’un défilé traditionnel sur les Champs-Élysées. Les coureurs devront gravir trois fois la Butte Montmartre, avec une dernière ascension à seulement 6 kilomètres de l’arrivée, promettant un final inédit et spectaculaire pour cette 112e édition du Tour de France.
Les cinq étapes à ne pas manquer
Parmi les 21 étapes de ce Tour de France 2025, cinq sortent particulièrement du lot et promettent d’être décisives pour l’attribution des différents maillots. Ces rendez-vous incontournables rythmeront la course et pourraient bien déterminer les grands vainqueurs de cette édition.
L’étape Amiens-Rouen (8 juillet) ouvre le bal des étapes spectaculaires. Sur 174,2 kilomètres, cette étape normande devrait offrir une belle explication entre puncheurs. La côte Jacques Anquetil servira d’apéritif avant les montées plus corsées de Belbeuf et Bonsecours, puis l’explosive rampe Saint-Hilaire avec ses passages à 16% à seulement 5 kilomètres de l’arrivée. Cette étape pourrait sourire à Kévin Vauquelin, qui connaît parfaitement ces routes normandes.
L’étape Ennezat – Le Mont Dore (14 juillet) marquera la première véritable explication en montagne. Avec 4 500 mètres de dénivelé positif sur 165 kilomètres, cette 10e étape servira de test grandeur nature avant les Pyrénées. Les 8 ascensions répertoriées, dont l’arrivée au sommet du Mont-Dore, promettent un spectacle digne du 14 juillet et pourraient voir les premiers écarts significatifs se creuser au classement général.
Le contre-la-montre Loudenvielle-Peyragudes (18 juillet) constitue une étape unique en son genre. Sur seulement 10,9 kilomètres dont 8 en montée, ce chrono atypique favorisera les purs grimpeurs. L’ascension du Col de Peyresourde avec son final à 16% sur la piste de l’Altiport promet d’être déterminante pour la hiérarchie générale.
L’étape Montpellier – Mont Ventoux (22 juillet) marquera le grand retour du « Géant de Provence » après quatre ans d’absence. Avec ses 15,7 kilomètres d’ascension à 8,8% de moyenne, le Mont Ventoux reste l’une des montées les plus mythiques du cyclisme mondial. Cette arrivée au sommet, la 11e de l’histoire sur ce sommet emblématique, promet d’être un moment fort de l’édition 2025.
L’étape-reine Vif – Courchevel/Col de la Loze (24 juillet) représente sans doute le défi le plus redoutable de ce Tour 2025. Avec ses 5 450 mètres de dénivelé positif répartis sur trois ascensions hors catégorie (Glandon, Madeleine et Loze), cette étape alpine de 171,5 kilomètres pourrait créer des écarts définitifs. Le Col de la Loze, point culminant du Tour à 2 304 mètres, sera le juge de paix de cette Grande Boucle.
Des enjeux multiples pour une édition promise au spectacle
Au-delà des ambitions individuelles de coureurs comme Kévin Vauquelin, ce Tour de France 2025 s’annonce particulièrement ouvert et incertain. La diversité du parcours offre des opportunités pour tous les profils de coureurs, des sprinteurs qui pourront se régaler sur les étapes de transition aux grimpeurs qui auront l’embarras du choix avec les nombreuses arrivées au sommet.
L’équilibre entre les différents types d’étapes promet une course serrée jusqu’à l’arrivée à Paris. Les deux contre-la-montre, notamment celui de Caen (33 kilomètres) et l’atypique montée vers Peyragudes, pourraient redistribuer les cartes à plusieurs reprises. Les spécialistes de l’exercice comme Remco Evenepoel ou les rouleurs polyvalents auront l’occasion de faire parler leur métier.
L’innovation de la dernière étape avec les trois ascensions de Montmartre constitue une révolution pour le final traditionnel du Tour. Cette modification pourrait permettre à des baroudeurs ou des puncheurs de créer la surprise avant l’arrivée sur les Champs-Élysées, remettant en question la logique habituelle du sprint massif dominical.
Pour des coureurs comme Kévin Vauquelin, cette édition 2025 représente une opportunité en or. Le parcours accidenté de la première semaine, les étapes de moyenne montagne et même certaines arrivées en côte offrent de multiples fenêtres pour tenter sa chance. Fort de son expérience acquise l’an dernier et de sa forme actuelle, le Normand dispose de tous les atouts pour rééditer son exploit de 2024.
Cette 112e édition du Tour de France s’annonce donc comme un millésime d’exception, mêlant tradition et innovation, avec un parcours qui promet d’exalter les différentes qualités des coureurs. Entre les ambitions de récidive de Kévin Vauquelin et la lutte pour les différents maillots, le spectacle devrait être au rendez-vous sur les routes de France du 5 au 27 juillet 2025.