
L’année 2024 marque un tournant significatif dans le secteur automobile français, particulièrement sur le segment des voitures électriques. Alors que l’industrie automobile française poursuit sa transition énergétique, les immatriculations de voitures électriques ont connu un léger recul, avec 290.611 véhicules neufs immatriculés, soit une baisse de 2,6% par rapport à l’année précédente. Cette évolution du marché automobile français reflète les défis auxquels font face les constructeurs automobiles dans leur stratégie de mobilité électrique.
Dans ce contexte de transformation du marché, une mesure gouvernementale s’est révélée particulièrement déterminante.
Impact du leasing social sur le marché
Le dispositif de leasing social s’est révélé être un véritable moteur pour le marché des véhicules électriques, représentant 50.000 nouvelles immatriculations. Cette initiative a permis à de nombreux automobilistes, notamment ceux bénéficiant de la prime à la conversion, d’accéder à une voiture électrique neuve. Cependant, la modification surprise des aides à l’achat début décembre a provoqué une chute brutale des ventes, avec un recul de 21% des immatriculations sur le dernier mois de l’année.
Face à cette évolution contrastée du marché, il est intéressant d’analyser comment les différents constructeurs se sont positionnés.
Les constructeurs français face à la concurrence
Dans cette bataille pour les parts de marché, un acteur américain continue de dominer le classement.
Tesla maintient sa domination
Malgré une baisse significative de 23% de ses ventes, le Tesla Model Y conserve sa position de véhicule électrique le plus vendu sur le marché français avec 28.576 unités écoulées. Cette performance, bien qu’en retrait par rapport à 2023, démontre la résilience de la marque américaine face aux constructeurs français.
Face à cette domination, les constructeurs nationaux tentent de tirer leur épingle du jeu.
Le Groupe Renault et Stellantis en embuscade
La marque au losange et ses concurrents français affichent des résultats contrastés :
- La Peugeot e-208 se classe deuxième avec 23.602 ventes (+4%)
- La Renault Megane électrique complète le podium avec 16.800 unités (-4,7%)
- La nouvelle Renault 5 fait une entrée remarquée dans le top 10 avec 9.973 immatriculations
- Le Renault Scénic électrique déçoit avec 8.953 véhicules vendus
Pour mieux comprendre ces dynamiques de marché, examinons en détail le classement complet des ventes.
Classement détaillé du marché français des véhicules électriques 2024
Ce classement des 20 modèles les plus vendus illustre non seulement la diversité de l’offre, mais aussi l’impact des politiques publiques et des stratégies commerciales des constructeurs. Les chiffres ci-dessous mettent en lumière les performances de chaque modèle, permettant de mieux comprendre les dynamiques du marché automobile français.
Position | Modèle | Immatriculations | Évolution |
1 | Tesla Model Y | 28.576 | -23,0% |
2 | Peugeot e-208 | 23.602 | +4,0% |
3 | Renault Megane E-Tech | 16.800 | -4,7% |
4 | Fiat 500e | 16.153 | -33,0% |
5 | Tesla Model 3 | 11.613 | -52,7% |
6 | Renault Twingo Electric | 11.299 | +32,9% |
7 | Renault 5 E-Tech | 9.973 | Nouveau |
8 | Renault Scénic E-Tech | 8.953 | Nouveau |
9 | Peugeot e-2008 | 8.944 | +95,1% |
10 | BMW iX1 | 8.940 | +135,9% |
11 | Citroën ë-C3 | 8.252 | Nouveau |
12 | MG4 Electric | 8.079 | -59,7% |
13 | Volkswagen ID.3 | 7.112 | +48,4% |
14 | Skoda Enyaq iV | 6.158 | +46,2% |
15 | Opel Corsa-e | 5.530 | +37,8% |
16 | Citroën ë-C4 | 5.316 | +43,6% |
17 | Dacia Spring | 5.144 | -82,7% |
18 | Volvo EX30 | 5.143 | Nouveau |
19 | Hyundai Kona Electric | 4.771 | -16,9% |
20 | Volkswagen ID.4 | 4.632 | +18,4% |
Légende :
- Les pourcentages positifs indiquent une progression des ventes par rapport à 2023
- Les pourcentages négatifs indiquent une baisse des ventes par rapport à 2023
- « Nouveau » indique un modèle lancé en 2024
Ces chiffres révèlent plusieurs tendances significatives qui méritent une analyse approfondie.
Les tendances marquantes du marché
Dans ce paysage en mutation, les politiques d’aide ont joué un rôle déterminant.
L’impact des politiques d’aide
L’éco-score et les modifications du bonus écologique ont fortement influencé les parts de marché. La Tesla Model 3 en a particulièrement souffert avec une chute de 52,7% de ses ventes, tandis que d’autres modèles comme la MG 4 (-59,7%) et la Dacia Spring (-82,7%) ont vu leurs immatriculations s’effondrer suite à la perte du bonus.
Malgré ces obstacles, certains modèles ont su tirer leur épingle du jeu.
Les succès de l’année
Plusieurs modèles ont connu une excellente progression :
- Le BMW iX1 réalise une performance remarquable (+135,9%)
- Le Peugeot e-2008 double presque ses ventes (+95,1%)
- La Volkswagen ID.3 progresse de 48,4%
- Le Skoda Enyaq voit ses ventes augmenter de 46,2%
L’année a également été marquée par l’arrivée de nouveaux acteurs prometteurs.
Les nouveautés prometteuses
La Citroën ë-C3 et le Volvo EX30 font leur entrée dans le classement, témoignant de l’élargissement de l’offre sur le marché des citadines et SUV électriques. Ces nouvelles propositions enrichissent le parc automobile français des véhicules électriques.
Au-delà de ces résultats, plusieurs défis majeurs se profilent pour l’avenir du secteur.
Perspectives et enjeux
Le marché automobile européen des véhicules électriques continue sa transformation. Les constructeurs automobiles français doivent faire face à plusieurs défis :
- L’adaptation des réseaux de concessionnaires à la mobilité électrique
- Le développement des infrastructures de recharge
- La concurrence des constructeurs étrangers
- L’évolution des normes CO2 et des politiques environnementales
La mise en circulation de nouvelles motorisations, notamment hydrogène, et le développement des hybrides rechargeables pourraient également influencer les tendances du marché dans les mois à venir.
Face à ces multiples enjeux, il est temps de dresser un bilan de cette année charnière.
Un marché en mutation qui devra relever de nombreux défis
L’année 2024 aura été marquée par un léger recul du marché des voitures électriques en France, mais aussi par l’émergence de nouvelles offres et l’impact significatif des politiques publiques sur les ventes. Le succès du leasing social démontre que l’accessibilité reste un facteur clé pour la démocratisation des véhicules électriques. Les constructeurs devront continuer à adapter leurs stratégies pour répondre aux attentes des automobilistes tout en respectant les nouvelles normes environnementales.