Dans les circuits de refroidissement, l’antigel pour les anciennes générations consistait en un additif que l’on ajoutait dans l’eau du radiateur de la voiture pour éviter que celle-ci ne gèle en cas d’hiver rigoureux. Un produit parfois encore utile pour de nombreux collectionneurs. Mais dans nos systèmes de refroidissement modernes, « l’antigel » fait partie intégrante du fluide caloporteur dont il est l’une des propriétés. Un liquide d’une importance vitale pour assurer le refroidissement optimal de votre moteur.
La couleur du liquide de refroidissement moteur n’a aucune incidence sur sa qualité. Elle permet d’identifier simplement l’origine d’une fuite de liquide si celle-ci se produit dans le circuit d’eau.
Le niveau de liquide de refroidissement doit être régulièrement vérifié dans le vase d’expansion. En effet, soumis à une détérioration chimique qui lui fait perdre ses qualités anticorrosion, ce dernier doit être vidangé et changé tous les deux ans ou 40 000 km, comme indiqué dans le carnet d’entretien.
Le liquide de refroidissement, outre le rôle d’antigel en hiver, a pour principales fonctions de protéger la culasse et le moteur de la rouille mais aussi et surtout d’éviter la surchauffe, voire une casse mécanique. D’où l’importance à accorder à la qualité de ce fluide qui ne doit jamais être dilué avec de l’eau déminéralisée ni mélangé à tout autre liquide sous prétexte « qu’il en manquait un peu » et que « vous deviez faire l’appoint ».
Du simple antigel au liquide de refroidissement moderne
Durant des décennies, seule l’eau était utilisée dans le radiateur de refroidissement de nos anciennes. L’eau permettait en effet un excellent transfert de chaleur dans les cylindres tant que la température de fonctionnement restait en dessous de 100 °C. Au-delà, elle avait la fâcheuse tendance à bouillir et, en été, à s’évaporer dans le vase d’expansion. Sans compter une mauvaise habitude à former du calcaire et à corroder les pièces métalliques. De même, sa température de congélation induisait d’ajouter 50 % de liquide antigel dans le circuit dès que la température avoisinait les 0 °C. Forts de ce constat, les garagistes et constructeurs comme Ford ou Volvo ont fini par adopter une invention d’un chimiste français, Charles-Adolphe Wurtz qui, déjà au milieu des années 1800, avait créé l’éthylène glycol alors employé dans la fabrication de la dynamite. Il faudra attendre la fin des années trente pour que les propylènes glycols soient utilisés comme fluide caloporteur dans les radiateurs des véhicules.
Des propriétés anticorrosion et antisalissure correctes vous garantissent moins de dépôts solides dans le circuit de refroidissement, de même que moins de dépôts de calcium ou de magnésium qui peuvent endommager la pompe à eau et le thermostat.
De quoi se compose le liquide de refroidissement ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le liquide de refroidissement que nous mettons aujourd’hui dans nos systèmes de refroidissement se compose globalement d’eau déminéralisée et d’antigel ! Ce fluide est disponible prêt à l’emploi en bidon de plusieurs litres. Sa composition varie légèrement en fonction des motorisations diesel et essence avec l’adjonction de différents additifs : antioxydants, agents anti-mousse, conservateurs, inhibiteurs contre la corrosion, colorants, etc. Si le liquide de refroidissement que vous achetez à base d’acides inorganiques est le plus souvent de couleur jaune ou verte, vous en trouverez également à base d’acides organiques ou encore d’acide organique hybride de couleur orange, rouge, rose et même bleu. Ainsi, l’éthylène glycol, produit par hydrolyse de l’oxyde d’éthylène, est mélangé durant le processus de fabrication à de l’eau avec l’adjonction d’un colorant qui détermine son type de liquide et son utilisation finale.
À noter que les antigels organiques offrent une durée d’utilisation plus importante et sont plus respectueux pour l’environnement que les inorganiques du fait qu’ils ne contiennent pas de nitrates, ni de silicates, de borates, de nitrites, d’amines, de benzoates ou encore de phosphates.
Pourquoi faut-il faire la vidange de son liquide de refroidissement tous les deux ans ?
Votre liquide refroidi conserve son pouvoir antigel tout au long de son utilisation dans le circuit. Néanmoins, les propriétés anti-corrosives et la protection des éléments mécaniques comme les joints de culasse s’édulcorent jusqu’à risquer d’endommager le radiateur de chauffage, le calorstat, la pompe à eau, etc. Un voyant rouge sur le tableau de bord peut vous alerter en cas de défaillance.
Les liquides organiques ont une meilleure durabilité de longue durée que leurs équivalents inorganiques du fait de l’adjonction d’additifs protecteurs anti-corrosion plus polyvalents et plus efficaces sur les tuyaux en caoutchouc ou l’aluminium. Leur faible conductivité électrique génère également moins de dépôts dans les durites. De même, il ne faut jamais mélanger un antigel organique avec un réfrigérant inorganique lors d’un appoint.
Quels sont les avantages du liquide de refroidissement ?
À l’inverse de l’eau pure, l’éthylène glycol ne gèle pas dans le circuit lors des températures très basses puisque sa température de congélation se situe entre -16 °C et -32 °C, ce qui évite l’inévitable éclatement des durites de radiateur dû à la dilatation de l’eau gelée en hiver. Le fluide reste à l’état liquide lors des périodes de canicules du fait d’un point d’ébullition d’environ 197° Celsius. Cette stabilité thermique assure le refroidissement optimal du moteur et permet d’éviter la surchauffe, quels que soient les trajets et la température dans l’habitacle.
À quoi sert le liquide de refroidissement ?
La fonction de refroidissement consiste à maintenir la température du moteur à 90 °C en évacuant l’excès de calories développées par la combustion. En circulant via la pompe à eau dans l’ensemble du bloc-moteur et la culasse, le liquide va se répandre dans les échangeurs de chaleur jusqu’au radiateur où il sera refroidi par le ventilateur. Le système de refroidissement liquide va bien au-delà puisqu’il évite les dépôts calcaires à l’intérieur des circuits et assure le refroidissement contrôlé grâce au thermostat.
Si vous ajoutez de l’eau minérale dans le vase d’expansion destiné au liquide de refroidissement moteur, vous diminuez d’autant les propriétés du fluide et risquez de provoquer à terme de la corrosion dans les tuyaux. Si toutefois votre voiture n’a plus de liquide de refroidissement dans l’urgence d’une situation où le moteur surchauffe, utilisez de préférence de l’eau déminéralisée après avoir vérifié l’étanchéité du circuit à l’aide d’un testeur.
Bon ou mauvais, comment choisir ?
Il n’existe pas de bons ou mauvais liquides de refroidissement homologués. Leur durée de vie et leur efficacité dépendent de la concentration en glycols et de différents facteurs comme : outre la concentration en glycols, de la densité de ce dernier (mgr/cm2), du pH qui va induire la capacité de corrosion du produit sur les pièces métalliques sachant que le maximal est de plus ou moins 0,4 mgr/cm2 pour l’ensemble de ces derniers ; de la quantité d’inhibiteurs alcalins entrant dans la composition, et des données de température avec notamment le point de congélation exprimé en °C.
Par conséquent pour choisir un liquide de refroidissement de qualité le mieux est de consulter les produits d’origine recommandés dans le carnet d’entretien du constructeur, qu’il s’agisse de Dacia ou autres, et de lire l’étiquette du bidon que vous achetez. N’oubliez pas de faire la purge du circuit lors de la vidange complète pour éliminer les bulles d’air et vérifier qu’il n’y a pas de fumée blanche à l’échappement, signe d’un possible joint de culasse défectueux.
